TEXTES ECRITS A PARTIR D'OBJETS

Publié le par pipelettes

TEXTE 1

Le crime était presque parfait, ce film d'Hitchcock lui revint en mémoire et il alla chercher dans la
rubrique des faits divers l'article de presse parlant du meurtre commis la semaine dernière, celui de
sa voisine, une belle rouquine dont il aurait bien fait ses jeudis.
Ils avaient réveillonné ensemble avec d'autres invités chez un ami commun et il se souvint lui avoir
offert un foulard rouge.
Ils avaient joué toute la soirée au chat et à la souris et avaient vidé plusieurs coupes de champagne.
Son coeur avait été chaviré par la belle qui l'observait du coin de l'oeil mais il avait résisté à la
tentation de l'embrasser plus que de raison en lui souhaitant la bonne année.
Quelqu'un l'avait poignardée et l'arme du crime n'avait pas encore été retrouvée.
Il décidé de mener lui-même son enquête et de retourner sur les lieux du drame.


TEXTE 2
Le concombre masqué s'empara de la télécommande du gnafron en riant.
Son petit frère emplatré grimaça en lui désignant du doigt le couteau planté dans le dos de la chauve-souris rouge.
N'écoutant que son courage, le concombre connecta le gnafron sur téléportation sorcière aux cheveux roux et emplit la cuisine de sa tignasse qu'elle coupa immédiatement à coup de ciseaux puis à coup de sécateur.
D'immenses nouilles roses se mirent à danser autour d'eux tandis que l'emplâtré tentait de brosser les nouilles dans le sens de la sortie.
Et le concombre s'orna les burnes de dentelles violettes et s'envoya une coupe de champ bien frais.
Les nouilles, enroulées sur elles mêmes se transformèrent en grosses chenilles visqueuses et très vite en jolis papillons de papyrus dont la danse effrenée se mit à donner le tournis à la chauve-souris rouge.
Celle-ci, excédée, recracha le couteau de son dos qui atterrit malencontreusement sur la vendeuse de portes manteaux magiques.
De surprise, celle-ci en lâcha deux ou trois litres qui se repandirent immédiatement dans la pièce sous une forme végétale, aérienne, qui se déposa sur nos deux compères enlacés comme de jeunes mariés.
Des applaudissements éclatèrent au dehors ,dans la foule.
C'est alors que mon réveil se mit à sonner !
Quel putain de cauchemar ! me dis-je en me réveillant à la drag queen qui dormait à mes cotés.


TEXTE 3
Ta tête dans le sac masque mes angoisses.
Ton pantin d'argile a mis le doigt sur mes émois.
Ta clochette me rend chèvre.
Gratte moi la couenne, vite... !
Tranche moi dans le lard et gigotte moi le bifsteack.
Vite, Jules, les souris dansent les castagnettes sans toi.
Raté l'69 !
Mon tissu rouge flamboie dans tes cheveux.
Tes grelots enrubanés embaument ta flamboyance de rate au doigté indécis.
La femme en bleu se drappe de dentelles et le pantin l'envie.
Viens, poupée, je vais te brosser le verre à pied ciselé comme une écuelle d'amour.
Bourreau des coeurs part à la chasse aux papillons littéraires.
Allume moi la chandelle, pantin d'argile.
Tu m'énerves, je te renverse.
A trop frotter la cruche, à la fin, elle se casse de PCC à la russe sur Meetic.
Une valse grenouille titille ma gargouille et ton doigt, tu l'auras.
Je m'en bas le foulard comme le coquillard.
J'l'ai en chou fleur, même pas peur;
Hé la rate, tu t'dilates et m'découpes en quartiers de bonheur.
Songes y et réveille toi !



TEXTE 4
Un touriste extraterrestre masqué en fêtard italien errait à Milan en se prenant pour une statuette genre Giacommetti.
Il montra obstinément du doigt alpha du centaure en couinant "go home"  et se piqua la maion avec un méchant couteau Laguiole.
Terrifié par un rat baladeur muni d'un toupet vert, il décida de trancher dans le vif et se voila le visage d'un tchador rouge à clochette.
Puis vint l'ennui, et adossé à un sapin, se mit à déchiffrer un livre, aux éclats particuliers sans perdre de vue le rat et alpha du centaure.
Puisqu'il en était au voile, il changea d'identité provisoire et se déguisa en danseuse orientale. Non ! ça ne lui convient pas.
Il se mit à examiner les quelques objets récoltés qui l'intriguèrent : ciseaux, ciboire, coeurhumain en aluminium qui s'emboite mal dans le ciboire.
Un papillon barbie qui l'amuse follement, dont la couleur est ridicule, une poupée exotique dont il ne voit pas la fonction.
L'enfoiré de rat renverse le ciboire sans aucun respect et veut bouffer le cierge.
Tout ça l'ennuyait.
Il repensa à ses frères verts inséparables, aux yeux de sa mère montée sur vis, dont il ne se sépare jamais, ainsi qu'aux coucougnettes bruyantes et jaunes de son père.
Il était 7 heures 15 au réveil et la sonnerie sortit Iggy de son sommeil agité et profond.

Publié dans JEUX DE MOTS

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