les 10 mots du samedi vert

Publié le par pipelettes

Tirés de "Copie double" de Marie Desplechin
PARESSEUSE-ENNEMIE-REGARD-ENJAMBEE-ECLORE-GLISSER-POITRINE-ENCHEVETREMENT-TRISTESSE-FIXEMENT

TEXTE 1
Tu as la tristesse paresseuse, mon tendre.Elle se contente de tellement peu pour glisser dans ces abimes et t'emporter avec elle.
Dire que tu as tellement exigé en ce qui concerne tes joies.
Ton regard sur ma poitrine se laisse entraîner à grandes enjambées dans une facilité déprimante vers l'enchevêtrement de corps que tu imagines. Tu connais ton ennemie, j'ai la même.
Arrête de me regarder fixement. Tu ne feras rien éclore en m'arosant de tes envies stériles. Je ne suis plus un bourgeon. Mes fleurs ont besoin de soleil pour danser sous la  pluie.


TEXTE 2
Une poitrine offerte aux regards, aux mains amies avec joie, ennemies pleines de tristesse.
D'une enjambée, Raymond s'est glissé auprès de la paresseuse.
Fermé, recroquevillé, fixement immobile dans l'enchevêtrement de membres, blancs, jaunes, verts iroise... Eclore, renaître, enfin !


TEXTE 3
Paresseuse ennemie, ton regard salace enjambe mon grand pif dispendieu, rempli d'une tristesse agglomérée.
Vise un peu l'enchevêtrement de poutres qui se glisse de la carencule : fixement, d'une évocation.


TEXTE 4
Dans l'enchevêtrement des sentiments pesant sur sa poitrine régnait une tristesse infinie.
En une enjambée paresseuse, elle aurait aimer faire éclore et glisser des fleurs d'amour sur cette ennemie au regard fixement perdu.
LN66


TEXTE 5 collectif
Cette fois il y avait Mouettes, Lethidee, Olga, Lizzy, Chrylya et LN ... que des roses ...
A cette heure-là, la maisonnée est toute à elle.
Les portes à l'étage sont encore fermées sur les rêves des trois petits monstres. Les maîtres ne sont pas encore levés.
Tapis, canapés, coussins, tout est à elle.
Pour l'instant, PARESSEUSE, elle choisit le vieux fauteuil en cuir du maître, celui qu'elle a déjà un peu abîmé, s'installe sur le haut du dossier. De ce perchoir, elle peut voir le jardin et surveiller cette étrangeté, froide, mouillée, silencieuse qui envahit tout ce matin.

Cette ENNEMIE, tapie dans l'ombre, ne lui laissait aucun répit.
Elle y pensait jour et nuit alors qu'elle aimerait juste pouvoir
goûter, ne serait-ce qu'un petit instant, la magie d'un rayon
de soleil filtrant derrière les rideaux de la grande baie faisant
face à la mer.

Mais dans la lumière froide de ce matin, rien ne laisse présager que le moindre rayon viendra la réchauffer.
Cette étrangeté, froide, mouillée, silencieuse recouvre uniformément le jardin et la plage au delà de la clôture de bois dont on peut encore deviner qu'elle a été bleue.
Bleue comme l'était la mer sous le soleil, mais même la mer, d'un gris sale est recouverte de tâches blanches, comme un troupeau de moutons indociles.
Ce n'est pas aujourd'hui qu'elle terrassera cette rusée musaraigne, cette sorcière douée pour inventer des tenues de camouflage invraisemblables qui la nargue depuis des semaines.
Avec un REGARD désabusé pour cet extérieur hostile, elle étire un à un tous ses muscles, bien plantée dans le cuir du fauteuil du maître, et d'un bond gracieux, saute jusqu'au milieu de l'épais tapis persan où elle exerce un moment ses griffes de tueuse, avant de s'éloigner d'une démarche sautillante.

A quelques ENJAMBÉEs de ce confort égoïste, très près, très bientôt, il y aura le bruit, les autres, l'espace envahi. Elle a beau essayer de faire le dos rond, retenir l'instant, rien n'y fera.

La maisonnée va s'ÉCLORE à la vie, au bruit, aux rires de chacun, aux piétinements, aux galopades des enfants et d'un seul coup d'un seul, son terrain sera happé par la vie bruyante de ces maîtres. Mais qui dit réveil des humains, dit caresses, croquettes et ronronnements... Allez, un dernier étirement, et elle prit la direction de la cuisine, préparant déjà ses miaulements de bête affamée.

Pendant ce temps, le Père Noël finissait tout juste sa tournée harassante. Cette cheminée lui semblait parfaite pour déposer les trois derniers cadeaux au fond de sa hotte. Avec une très grande délicatesse, il les fit GLISSER le long du conduit.

Sous l’effet de la fatigue et de l’émotion sa POITRINE se soulevait au rythme de son souffle saccadé : "Je me fais vieux, songeait-il, il serait temps que je songe à ma retraite ! " ...

Était-ce cette brusque émotion qui le submergeait à l'idée de ne plus pouvoir faire ces tournées de plus en plus harassantes, le vent qui se levait ou la luminosité accrue par l'immensité immaculée, mais lorsque les premiers rayons du soleil l'atteignirent, ses paupières se fermèrent, laissant échapper une larme qui alla bien vite se perdre dans l'ENCHEVÊTREMENT de sa longue barbe blanche...

Et si l'un semblait être gagné par la TRISTESSE, l'autre était incrédule voir intriguée par les bruits incongrus qui semblaient venir de la cheminée. Elle se fit plus féline, descendit de son perchoir à pas veloutés et s'approcha de l'antre d'où provenaient des... ronflements !

Voilà pourquoi les 3 monstres trouvèrent ce matin-là à leur réveil , contrairement à ce que leur gentil confort les avait habitués... rien sous le sapin, rien dans les chaussons, rien de rien !
Seul devant la cheminée, leur félin préféré était planté là, au milieu de quelques cendres, figé dans une posture étrange, tel une sentinelle dans sa guérite, surveillant FIXEMENT le noir derrière dodu d'un vieillard assoupi.


TEXTE 6
Cette PARESSEUSE, intime ENNEMIE au REGARD fuyant, m'offre une fois de plus une ENJAMBÉE de mots prêts à ÉCLORE.
Je n'ai plus qu'à me GLISSER dans sa POITRINE, ENCHEVÊTREMENT de corps à corps, sans aucune TRISTESSE, je tiens ma plume FIXEMENT.
Bloomdibo


TEXTE 7
Moi je l'aurais bien fait GLISSER d'une ENJAMBEE sur ma POITRINE ce père Noël, afin de peut-être créer un ENCHEVÊTREMENT à sa TRISTESSE ENNEMIE et faire ECLORE FIXEMENT dans son REGARD une envie PARESSEUSE de se couler avec moi dans le fauteuil du maître...
Phylisse


TEXTE 8
Il y avait un grand moment qu'elle était prise sous cet ENCHEVÊTREMENT de poutres qui lui écrasait la POITRINE.
Qu'était-elle venue faire dans ce vieux moulin..Elle voulait jeter un REGARD sur le bief qui menaçait de déborder, et qu'elle avait traversé d'une ENJAMBÉE pour aller voir dans le nid de la chouette, si ses œufs étaient prêts à ÉCLORE. C'est alors qu'elle s'était sentie GLISSER sur la terre battue détrempée.
Elle était une grosse PARESSEUSE, et elle payait maintenant sa négligence . Pourquoi, pensant aller plus vite, n'avait-elle pas pris l'échelle de meunier plus que centenaire ?
Maintenant, elle regardait FIXEMENT ce qui restait de la magnifique charpente octogonale et se sentit prise d'une immense TRISTESSE.
Elle le savait depuis toujours, que sa curiosité invétérée était sa pire ENNEMIE... Mais comment résister à cette merveille abandonnée qu'est ce vieux moulin avec ses trésors cachés.
Elle espérait quand même que sa vie n'allait pas s'arrêter là.
Capucine




 

Publié dans JEUX DE MOTS

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